retour

Les vérificateurs

Plan de cette section :
Des précautions à prendre
Les vérificateurs orthographiques
Les vérificateurs grammaticaux
Les dictionnaires de synonymes
Autres aides possibles



      L'orthographe est une chose trop souvent négligée de nos jours. La grammaire aussi, hélas... De plus en plus de logiciels sont conçus de manière à pallier aux erreurs les plus fréquentes de ceux qui les utilisent, parfois même en intervenant en cours de frappe. Malheureusement, si les vérificateurs orthographiques actuels sont en général satisfaisants pour un usage courant, au contraire, les vérificateurs grammaticaux sont encore très insuffisants.

Attention, contrairement à une ancienne tradition, il est préférable d'appeler ces outils des vérificateurs et non des correcteurs, comme on le faisait "autrefois", au début de l'informatique. En effet, en aucun cas ces outils ne doivent "corriger" le texte à votre place, mais seulement vous suggérer des corrections. Répetons-le, car c'est important, ils ne corrigent pas, mais vérifient ce que vous avez écrit, et vous proposent des modifications plus ou moins appropriées, parfois fort curieuses...

      Le bon usage des vérificateurs, quels qu'ils soient, nécessite certaines précautions. En effet, n'oubliez pas qu'il ne s'agit que de programmes sans intelligence. Au moins actuellement. Toutefois, mis à part quelques restrictions, les vérificateurs orthographiques donnent de très bons résultats, contrairement aux vérificateurs grammaticaux encore trop peu précis pour pouvoir être utilisés sans précautions. Actuellement, la majeure partie des logiciels de traitement de texte offrent également un dictonnaire des synonymes, ou d'autres aides à la rédaction des documents. On peut aussi utiliser l'un ou l'autre des nombreux programmes utilitaires qui existent sur le marché.


haut Des précautions à prendre...

      Rien de plus dangereux qu'un vérificateur orthographique utilisé sans précaution ! Jusqu'à récemment, il s'agissait plutôt de "gadgets" que de véritables outils, mais avec les dernières versions des logiciels de traitement de textes, il se révèlent enfin utilisables. Pourtant, faites attention, un vérificateur classique ne controle que des mots, séparément les uns des autres. Il est parfaitement imperméable au sens de ce qu'il traite, et, si vous lui demandez de vérifier la phrase :

Hun bot cheval paix dents lait pâturage

Après quelques secondes ou quelques fractions de seconde votre logiciel vous répondra qu'elle est parfaitement correcte, par un un message signifiant qu'il a terminé sa tache avec succès, du genre de ceci (Word 2 sous Windows 3) :

copie écran


      Lorsqu'un mot est inconnu du logiciel, il peut en proposer d'autres à l'utilisateur, mais il ne s'agit en général que de similitudes, parfois curieuses, basées le plus souvent sur des règles d'euphonie. Ainsi, le correcteur de Mac Write Pro ignore le terme de "rétiaire" (comme certains dictionnaires) et il proposera de le remplacer par... ratier, ratière, rocher, routier, routière... Par contre, celui de Word sous Windows connaît rétiaire, mais ignore "Write" (c'est logique, c'est un mot anglais), et il propose à la place les mots... vraie, vrille...

(dessin vérif. Mac Write Pro)

      De la même manière, tous les termes scientifiques ou techniques seront inconnus du "dictionnaire" standard fourni avec un logiciel. Il appartient alors à l'utilisateur de compléter ce dictionnaire, ou, mieux, de créer son propre "dictionnaire utilisateur" et de l'enrichir au fur et à mesure de ses besoins. Dans certains cas, il est même possible de se procurer des dictionnaires déjà réalisés (en particulier pour les langues étrangères).


haut Vérificateurs Orthographiques

      Les vérificateur orthographiques qui accompagnent les traitements de texte travaillent presque tous en deux étapes. Pour un mot donné, ils vérifient tout d'abord son exactitude en le comparant à une liste de référence : le(s) dictionnaire(s) activé(s). S'ils ne le trouvent pas, ils le considèrent comme porteur d'une faute et le signalent à l'écran. Commence alors la seconde phase de l'opération, celle qui consiste à tenter de rectifier l'erreur ; cette étape se termine par un dialogue avec l'utilisateur, le logiciel se contentant de lui soumettre des propositions de correction. La décision finale revient à l'utilisateur.

      La technique de base utilisée pour cette analyse revient, dans un premier temps, à scinder le mot en deux : le vérificateur supprime la dernière lettre et ne considère que la partie restante. Il essaie alors de trouver dans le dictionnaire un mot qui aurait comme début la partie du mot qu'il a conservée. S'il n'y parvient pas, il réitère l'opération en enlevant un caractère supplémentaire, et ainsi de suite, jusqu'à atteindre les limites imposées par le logiciel. Cette méthode présente des inconvénients majeurs, qui apparaissent nettement lorsque l'erreur porte sur la première ou l'une des premières lettres composant le mot. Deux cas de figure peuvent alors apparaître.

      Supposons que la séquence conservée par le vérificateur, après suppression de plusieurs caractères, contienne encore l'erreur initiale mais permette de composer un ou plusieurs mots attestés exacts par le dictionnaire de référence. Le vérificateur orthographique les suggère alors comme solution(s) de remplacement, se fondant de ce fait sur un "radical" erroné. Il ne propose donc pas la correction qui s'imposerait. Autre problème, le nombre de mots ainsi générés augmente souvent de manière exponentielle au fur et à mesure de la suppression des caractères (avec tout ce que cela implique en termes de temps de traitement par l'ordinateur). Dès que le nombre des combinaisons devient trop élevé, les vérificateurs, faute de pouvoir trier, indiquent souvent à l'utilisateur qu'ils n'ont pas de suggestion à lui faire. Ou, dans le pire des cas, ils proposent alors une série de mots choisis de manière plus ou moins aléatoire et qui ont peu de chances de correspondre à l'acception correcte.

      Second cas de figure, la partie du mot conservée par le vérificateur après suppression de plusieurs caractères ne permet pas de recomposer un mot présent dans le dictionnaire. Le vérificateur signale alors à l'utilisateur qu'il n'a pas de solution à suggérer.

      Malheureusement, étant donné qu'une erreur de frappe peut aussi bien se glisser en début qu'en fin de mot, la plupart des vérificateurs orthographiques actuels se trouvent dans l'incapacité d'agir sur la totalité des erreurs de ce type.

      Certains logiciels effectuent des traitements complémentaires complexes qui permettent de rehausser la qualité des suggestions proposées à l'utilisateur mais présentent encore des limites. En effet, si les améliorations constatées ne sont pas négligeables, elles portent essentiellement sur la correction des mots courts car, en ce qui concerne les mots relativement long, on retrouve les problèmes associés à l'algorithme de base précédemment évoqué.

      L'utilisation de ces vérificateurs présente néanmoins un certain intérêt car ils signalent à l'utilisateur les mots susceptibles de comporter des erreurs. Si ils ne suggèrent pas la bonne solution, l'utilisateur pourra, dans la majorité des cas, corriger lui-même les mots mis en cause, ou les rajouter dans le dictionnaire si ils sont corrects mais inconnus du programme.


haut Vérificateurs Grammaticaux

      Contrairement aux précédents, ces vérificateurs considèrent, en principe, le contexte dans lequel chaque terme est utilisé. Malheureusement, il n'est pas impossible qu'un vérificateur grammatical vous propose de conjuguer les mots "papier","escalier", ou "arrosoir" y compris au subjonctif... Le résultat est souvent intéressant, parfois assez poétique, mais plutôt difficile à placer dans un rapport qui doit paraître sérieux...

      Attention, le but n'est pas ici de dénigrer systématiquement ce type de vérificateur, mais bien d'en montrer les limites. Il ne faut pas oublier que la langue française est une langue difficile, et que si on ne connait pas le sens d'une phrase, il est difficile d'en corriger l'orthographe... Par exemple, la phrase suivante est correcte du point de vue de la grammaire, même si son sens laisse à réfléchir :

Je peux être repu et cependant encore mangé

      C'est aussi le cas de l'écriteau affiché par le Sapeur Camenbert, sur la porte de la loge du concierge...

Le concierge a été mangé...

      La confusion entre le verbe être et le verbe avoir est malheureusement plus fréquente qu'on ne le voudrait. Pensez-y en relisant ce que vous venez d'écrire : une tournure de phrase utilisée à tort dans la langue "parlée", mais comprise, n'est pas pas forcément tolérable dans un document "écrit"... Hé oui, on n'écrit pas comme on parle !

      Un peu dans le même genre de plaisanterie, n'oubliez pas la phrase célèbre d'un académicien (dont j'ai malheureusement oublié le nom) sur son lit de mort. Avant de rendre son dernier soufle, il a encore pris le temps de dire...

Je m'en vais, ou je m'en va, car l'un et l'autre se dit, ou se disent...

      Et pour terminer la série des petits problèmes grammaticaux, voici un exercice plus amusant. Essayez donc de donner le pluriel de la petite phrase "son bras ferme la porte"... Est-ce Ses bras fermes la portent... ou bien Ses bras ferment la porte... ? Si vous ne le savez pas, comment voulez-vous que votre ordinateur le sache ? A moins d'interroger un devin, et encore...

      Dans l'état actuel des logiciels, les meilleurs des vérificateurs signalent entre 50 % et 80 % des erreurs dans un texte, mais ils peuvent aussi signaler comme incorrectes des tournures non prévues par le concepteur. Donc, attention, ici aussi, il ne peut s'agir que d'une aide, à utiliser avec précaution.

      La revue "SVM" avait fait paraître dans son numéro 90 (de Janvier 1992) un test comparatif portant sur quatre logiciels de ce type auxquels on a soumis trois documents, le premier composé de 100 phrases contenant chacune une faute classique, le second est une lettre regroupant onze des erreurs les plus courantes, et enfin le texte de la dictée de Bernard Pivot, (de 1991) contenant dix fautes. Les résultats sont éloquents... Ils sont donnés en nombres d'erreurs détectées.

Logicieltest 1test 2test 3Ensemble
Sans faute810485 sur 121
Grammatik532560 sur 121
Gram R290332 sur 121
Hugo Plus260228 sur 121

      On peut répondre que depuis 1992 des versions améliorées de ses logiciels sont sorties, que d'autres logiciels sont apparus. En réalité, les méthodes de recherche ont peu évolué, et par conséquent les perfomances de ce type de logiciel n'ont pas été améliorées de façon notable.

      Attention, ce qui précède ne signifie pas qu'il faut laisser de coté cet outil, mais seulement qu'il faut l'utiliser avec précautions, avec même beaucoup de précaution. En outre, il ne faut pas négliger les renseignements que certains d'entre eux vont pouvoir vous donner sur votre document, comme par exemple la copie d'écran suivante, qui donne les "statistiques de lisibilité" d'un court document sous Word (version 2) sous Windows :

statistiques de lisibilité


haut Les dictionnaires de synomymes

      Il est toujours pénible pour le lecteur de voir revenir le même terme en de multiples occasions. Pour "alléger" le travail de notre interlocuteur (via la feuille de papier) n'hésitez pas à varier votre vocabulaire. Un dictionnaire des synonymes est parfois accessible directement dans le logiciel (par le menu "outil" de Word sous Windows), ou comme accessoires de bureau (sur Macintosh dans le menu "pomme"), mais, là aussi, il ne faut jamais faire une confiance aveugle à la machine, quelque soit son niveau de perfectionnement.

      En effet, certaines recherches trop peu réfléchies peuvent conduire à des résultats très curieux, comme par exemple si vous demandez un synonyme de l'expression "en liberté"...

synomymes de EN LIBERTE

      D'autres sont beaucoup plus riches en réponses, parfois même trop riches...

synomymes de CHEVAL

      De plus, il est souvent plus intéressant de chercher directement dans un dictionnaire "papier". La démarche est alors beaucoup plus libre et personnelle.


haut Autres aides (exemples)

      D'autres aides peuvent être mises à la disposition du rédacteur, sous forme d'add-on, ou de logiciels (semi)indépendants. Sur les Macintosh, le menu "pomme" peut contenir des "utilitaires" accessibles à partir de tous les autres logiciels. Sur les "compatibles PC", c'est le logiciel qui propose un menu "outil", ou encore l'insertion d'objets. Par exemple, il existe des éditeurs de formules mathématiques...

"le dictionnaire" : aide à la conjugaison


retour Pour changer de section, cliquez dans le menu
Dernière mise à jour le 03/02/99 par Didier VIRION