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La page et ses marges

Plan de cette section :
Le rôle des marges
La page et ses marges
Les tabulations et les renfoncements
Le foliotage


haut Le rôle des marges

      La marge est l'espace blanc laissé sur les cotés d'une feuille imprimée, autour du texte (ou autour d'une illustration)... Cette notion de marge est très controversée, et leur utilisation très dépendante des habitudes et du type de publication. Si vous regardez un journal, ou une revue, vous constaterez que les marges sont réduites au strict minimum, de façon à accorder le maximum de place au texte. Il n'en est pas de même en ce qui concerne les livres, et ceci est d'autant plus marqué qu'il s'agit d'une édition plus soignée. Si les romans de la Série noire se contentent de peu d'espace autour des pages, il n'en est pas de même d'un ouvrage de luxe consacré à la porcelaine chinoise de la seconde dynastie Minh... Chaque ouvrage est un cas particulier, qui demande une solution particulière. Du moins en théorie, car en réalité, cela n'est vrai que pour les ouvrages de qualité. Dans beaucoup de cas, on préfère économiser le papier...

      En principe, les marges offrent de l'espace, qui offre lui-même un contraste agréable avec le texte (ou les colonnes de texte), ainsi qu'un endroit où les lecteurs peuvent poser leurs pouces afin de tenir les pages... C'est aussi l'endroit où il serait possible de noter ses commentaires. On parle alors de "marge de l'écolier"... Prévue pour laisser de la place au lecteur, elle peut alors occuper jusqu'à la moitié de la largeur de la page

      Sachez que la marge, c'est surtout un endroit où l'oeil se repose. L'espace, et pas seulement celui des marges, est l'outil de conception le moins coûteux et le plus méconnu à votre disposition. Il est souvent incompris des débutants, au sens où il est perçu comme un espace gaspillé. Seulement, tenez compte de tous les usages possibles de cet espace vide...

- pour l'entourage des pages,
- à l'intérieur et autour des titres,
- pour l'entourage des sous-titres,
- entre les lignes et les paragraphes,
- entre les colonnes...


haut La page et ses marges

      Le format le plus utilisé en feuille à feuille reste le format normalisé A4 (210 mm x 297 mm) pris dans le sens vertical (mode portrait, dit aussi à la française) ou dans le sens horizontal (mode paysage, dit aussi à l'italienne). Les autres formats normalisés sont tous dans le rapport 1,414 (racine de 2). Ils se déduisent facilement les uns des autres par multiplication par deux de la petite dimension, ou par division par deux de la plus grande. Le papier en continu, ou encore papier listing, existe en deux largeurs classiques, 240 mm et 380 mm. La dimension finie est inférieure, en largeur, de 30 mm (ce qui donne 21 cm et 35 cm, en coupant les bandes caroll), pour une longueur de feuille (de "pli") le plus souvent de 12 pouces, soit environ 305 mm, réduite à 297 mm après l'opération dite de "façonnage".

      D'une manière générale, il est important de disposer de marges suffisantes. En effet, en tant que "espace blanc", les marges ont une fonction essentielle d'aération et de lisibilité, ainsi que de séparation entre les colonnes, ou par rapport au bord de la feuille, ou simplement pour pouvoir tenir le document sans que les doigts ne risquent de masquer le bord du texte... La marge est un espace de transition entre le monde et le texte. Plus elle est grande, plus le document est distancié, d'où une impression de calme et de sérieux. Plus on la réduit, plus le document est ancré dans le monde et frappe le lecteur. A l'extrême, pour les couverture de magazine et les publicités, la marge disparaît complètement.

      La tradition des imprimeurs a défini les proportions "idéales" des marges, la règle des 2/3. Selon cette tradition, le texte doit occuper les 2/3 de la largeur du document. Cette règle générale vaut pour les livres, en particulier les ouvrages de luxe. Autrement, on se contente d'un rapport 3/4 entre le format de la page et la largeur de justification (c'est à dire la largeur du texte). L'espace restant, le 1/3 ou le 1/4 de la largeur de la feuille (dans le sens de la lecture), sera réparti en marges. Si on appelle t cette valeur, les marges "classiques" seront, pour un ouvrage imprimé en recto-verso, et pouvant être ouvert à plat...

marge
valeur
autre nom
intérieure
4t/10
blanc de couture
haute
5t/10
blanc de tête
extérieure
6t/10
blanc de grand fond
basse
7t/10
blanc de pied

      Remarquez au passage qu'en typographie, on tourne autour du recto de la page dans le sens des aiguilles d'une montre, en augmentant régulièrement de 1/10 à chaque coté...

      Pour un document en recto seul (le cas le plus fréquent), éventuellement destiné à être agrafé ou encollé, en appliquant la règle des 2/3 (édition "de luxe"), ou celle des 3/4 (édition "courante") à une page classique (de 210 mm de large), on serait conduit à prendre respectivement les marges suivantes :

marge
2/3
3/4
droite
28 mm
21 mm
haute
35 mm
26 mm
gauche
42 mm
32 mm
basse
49 mm
37 mm

      En impression recto-verso, on utilise aussi les termes de belle page (page de droite) et de fausse page (page de gauche). Toutes les pages impaires d'un ouvrage, tous les rectos de chaque feuillet, sont des belles pages , toutes les pages paires, c'est à dire tous les versos de chaque feuillet, sont des fausses pages. Ces expressions indiquent bien l'importance accordées aux différentes pages, sans doute parce qu'en feuilletant normalement un livre, ce sont les "belles pages" qui se présentent à l'oeil les premières.

      Le recto-verso va aussi conduire à l'introduction dans de nombreux logiciels de traitement de texte ou de PAO, de la notion de marge de reliure, destinée à permettre l'agrafage des feuillets. Cette marge supplémentaire se trouve toujours du coté intérieur, donc du coté de la reliure (comme son nom l'indique). Par conséquent, elle sera à gauche sur un recto (page impaire) et à droite sur un verso (page paire).

      En pratique, on ne se posera pas d'inutiles problèmes sur la taille des marges, et on gardera une présentation aussi classique que possible. Avec des feuilles format A4 (210 x 297), utilisées verticalement (à la française, ou en mode portrait), lors d'une première approche de la mise en page on s'en tiendra, sauf exception toujours envisageable, aux valeurs suivantes...

marge
mieux
classique
droite
30 mm
30 mm
haute
35 mm
30 mm
gauche
40 mm (ou 30 mm)
40 mm (ou 30 mm)
basse
50 mm
40 mm
reliure
0 (ou 10 mm)
0 (ou 10 mm)

      Si, à l'usage, ces valeurs ne vous conviennent pas, vous pouvez ensuite les adapter à votre cas particulier, mais faites attention, n'oubliez pas que la taille des marges a une influence certaine sur la longueur apparente du document (exprimée en nombre de pages), et par conséquent sur la position du texte et de ses titres. En changeant l'une quelconque des marges, même de seulement quelques millimètres, vous risquez d'isoler des lignes, de créer des lignes creuses, des veuves et des orphelin(e)s, et donc de remettre en cause toute votre mise en page !


haut Les tabulations et les renfoncements

      Trop de gens tentent encore d'aligner des mots ou des chiffres à l'aide de la barre d'espacement. Cette méthode fonctionnait à merveille sur une machine à écrire classique, car toutes les lettres occupaient un espace égal. Seulement, cela n'est plus valable en traitement de texte (sauf avec la police "courrier"), car tous les logiciels actuels sont capables d'utiliser des polices proportionnelles. Pour faire des alignements, il faut alors obligatoirement utiliser les tabulations, ou modifier les marges. Ou encore utiliser des tableaux, comme nous le verrons plus loin.

      Les logiciels de traitement de texte comportent habituellement quatre types de tabulation, dont la représentation peut varier selon les logiciels, mais qui agissent de façon similaire :

Tabulation...
gauche quand vous appuyez sur la touche de tabulation pour atteindre un taquet de tabulation gauche, le texte s'aligne sous ce taquet et s'étend depuis ce point vers la droite. Le texte est dit aligné à gauche.
droite
quand vous appuyez sur la touche de tabulation pour atteindre un taquet de tabulation droite, le texte s'aligne sous ce taquet et s'étend depuis ce point vers la gauche. Le texte est dit aligné à droite. On emploie ce type de tabulation pour aligner des colonnes de chiffres, afin de s'assurer que les unités, les dizaines, etc., s'alignent correctement. Voir aussi à ce sujet la tabulation décimale.
centrée
quand vous appuyez sur la touche de tabulation pour atteindre un taquet de tabulation centrée, le texte se centre sous ce taquet. Lors de la frappe, le texte se déplace de part et d'autre de ce point, d'une manière symétrique.
décimale quand vous appuyez sur la touche de tabulation pour atteindre un taquet de tabulation décimale, le texte vient s'aligner sur la décimale. Lors de la frappe, le texte se déplace vers la gauche, aussitôt que vous frappez une virgule (ou un autre séparateur décimal préalablement défini), tous les autres caractères se déplacent vers la gauche. On utilise ce type de tabulation pour aligner des valeurs dont le nombre de décimales est diffèrent d'une ligne à l'autre.

dessin : exemple de tabulation décimale (nombres alignés)


      On oublie trop souvent le renfoncement automatique d'alinéa, habituellement disponible dans les logiciel de traitement de texte, soit par l'intermédiaire d'un style, soit par la commande format/paragraphe, soit encore à l'aide des deux triangles de gauche de la "règle".

retrait automatique

      C'est pourtant une merveilleuse invention. Il suffit de le régler sur la valeur désirée. Dorénavant, chaque fois que vous appuierez sur la touche de validation (uniquement à la fin d'un paragraphe...) la première ligne du paragraphe suivant sera enfoncée. Vous créez alors automatiquement la composition dite en alinéa dont nous avons déjà parlé. Cette caractéristique élimine la nécessité de taper une tabulation pour renfoncer la première ligne d'un paragraphe. Par contre, cela interdit d'aligner un texte isolé sur la marge, à moins de définir un format de paragraphe, ou un style, particulier pour cette partie du document.

      En général, toute application qui traite du texte possède une commande permettant de définir les marges de la page. Lorsqu'on désire mettre du texte en retrait par rapport à la marge normale (par exemple pour mettre en évidence un passage) et non plus seulement la première ligne, on utilise de préférence la commande de position de la marge pour ce passage. Cette méthode présente au moins un avantage par rapport au renfoncement "classique", elle peut être utilisé à droite comme à gauche. Ici aussi, l'utilisation d'un style, ou d'une feuille de style, peut s'avérer très utile, voire nécessaire en cas de répétition de cette présentation.


haut Le foliotage

      Le foliotage, c'est à dire la numérotation des pages, va très souvent de pair avec le titre courant, dans la marge haute, à moins de vouloir, comme ici, placer ce numéro en bas de page. Au départ, le foliotage n'avait pas pour objet de servir de guide au lecteur (il lit les pages dans l'ordre où elles ont été reliées, et il peut utiliser un marque-page en cas d'arrêt...), mais seulement d'aider les artisans du livre, dont la fabrication était plus complexe qu'aujourd'hui. En règle générale, on utilise un caractère de même police et de même corps que celui utilisé pour le texte, mais soit en gras, soit en italique.

      Notez ici une petite astuce technique. Si on désire mettre sur la même ligne plusieurs indications, comme un numéro de page et une date, l'un cadré à droite, l'autre à gauche, la méthode la plus simple consiste à insérer un tableau d'une ligne et de trois colonnes dans l'entête ou dans le pied de page. On pourra ainsi disposer chacun des éléments à la place désiré. En ajoutant une bordure (en haut ou en bas), on pourra même tracer un trait (mettre un filet) sur tout ou partie de la largeur de l'entête ou du pied de page.


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Dernière mise à jour le 05/02/99 par Didier VIRION