
Les Césures
Plan de cette section :
Règles théoriques
Règles pratiques
Exception de césure
Coupure des phrases
La césure, c'est à dire la coupure des mots en fin de ligne, est bien évidemment toujours facultative, mais elle peut rendre plus facile la mise en page d'un texte, en particulier, s'il s'agit d'un texte "justifié". Notez au passage qu'elle est déconseillée, voire interdite selon certains auteurs, lorsque le texte est "en drapeau", ou "au fer à gauche".
Attention, ces trois termes de "justification", "en drapeau" ou "au fer" peuvent vous sembler barbares, et inconnus. En fait, il s'agit simplement de la manière dont les bords d'un paragraphe se présentent. Par exemple, ce document est "au fer à gauche", c'est à, dire que les lignes sont alignées sur le coté gauche. Pour l'instant, vous n'avez pas besoin d'en savoir plus, mais sachez dès à présent que nous reprendrons cette notion dite d'alignement ou de justification par la suite.
Tous les bons logiciels de traitement de texte et de PAO actuels peuvent gérer automatiquement les césures (ou l'absence de césure). De plus en plus de logiciels de traitement de texte permettent de faire la même chose, mais il est toujours conseillé de faire très attention au résultat obtenu. La "francisation" des règles n'a pas toujours la même qualité... et n'oubliez pas que la fonction de césure automatique devrait aussi permettre des exceptions de césure.
Toutefois, avant d'aborder le problème des exceptions, il est nécessaire de connaître les règles qui vont indiquer comment faire correctement les césure dans un document. En ce qui concerne les règles, il faut distinguer d'une part des règles théoriques, celles de la grammaire française, et d'autre part des règles pratiques, celles que l'on utilise parfois sans même le savoir. Ensuite seulement, il sera possible de parler des exceptions de césure.
Règles théoriques
Rassurez-vous : je n'ai pas l'intention de vous faire un cours de grammaire ! En réalité, et contrairement au titre, nous ne verrons ici que ce que l'on pourrait appeler les principes de base des césures. Si vous voulez en savoir plus, consulter un livre de grammaire. Il en existe d'excellents...
Faute de pouvoir éviter les coupures, il faut ne faire que des divisions qui ne gênent pas trop la lecture, et il faut, en toutes circonstances :
préférer les divisions sur la fin du mot aux divisions sur ses premières syllabes. Plus la division est proche de la fin de mot, et plus les risques d'erreur de compréhension sont réduits,
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modifier la division lorsqu'il apparaît une syllabe au double sens trop fort (comme dans les mots commençant par "con..."),
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éliminer toute coupure dans les nombres, entre les nombres et les unités qui les accompagnent, entre les abréviations de titres, initiales de prénoms et noms, entre les mots et les apostrophes.
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Une autre difficulté est liée à la succession des coupures dans une colonne. Une règle d'usage interdit d'en superposer plus de trois. En outre, il y a de bonnes et de mauvaises coupures. La décision de faire ou non une césure dans un mot dépend en principe de trois familles de règles :
règles d'euphonie, qui guident la division selon la prononciation,
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règles de construction, qui définissent la division selon l'étymologie,
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règles d'épellation, qui commandent la division selon les syllabes.
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Derrières ces mots se cachent en réalité des remarques simples, et de bon sens, en général faciles à mettre en oeuvre (pour un humain, pas forcément pour un ordinateur). Ainsi, lorsqu'on coupe un mot, on essaie de respecter la prononciation, on suit l'étymologie des mots composés, et on évite la division entre voyelles lorsque la division syllabique n'est pas franche : ...
prononciation |
On coupera "c'est-à-/dire" et non "c'est-/à-dire" |
étymologie |
"méta-/physique", "philo-/sophie"... |
division entre voyelles |
proscrire "monsi-/eur" |
L'application de ces règles est en principe automatique dans la plupart des logiciels qui disposent d'option de coupure de mots. D'un point de vue pratique, il existe deux types de mécanismes de coupure :
ceux basés sur des dictionnaires,
ceux basés sur des algorithmes.
À l'inverse de ce qui se passe en Anglais, il n'existe dans notre langue aucun dictionnaire qui indique les points de division. Le premier type est donc exceptionnel dans les logiciels français ou francisés. Les programmes basés sur des algorithmes privilégient en général une division de type syllabique, la plus facile à réaliser automatiquement, mais ce n'est qu'un des modes de césure.
Règles Pratiques
L'application rigoureuse des règles suivantes, basées sur l'épellation, permet, en théorie, de traiter tous les cas possibles de césure en langue française. Il restera ensuite à vérifier le résultat en fonction des règles d'euphonie et de construction, et de bonne mise en page du texte, afin d'éviter les lignes trop courtes ou avec trop de blanc...
- Règle 1
- la césure est possible entre deux syllabes. Une syllabe est en général composée d'une consonne et d'une voyelle, ou groupe de voyelles.
- Règle 2
- Lorsque plusieurs consonnes se suivent, la césure est placée entre l'avant-dernière consonne du groupe et la dernière.
- Règle 3
- C'est une exception à la règle 2. Il ne peut y avoir de césure entre certaines consonnes : toute paire de consonnes dont la seconde est un L ou un R, et dont la précédente n'est pas un L ou un R.
- Règle 4
- C'est une autre exception à la règle 2. Il ne peut pas y avoir de césure entre certaines autres consonnes : toute paire de consonnes dont la seconde est un H, et dont la première est un C, un P ou un T.
- Règle 5
- Encore une exception. Il ne peut pas y avoir de césure entre G et N.
- Règle 6
- Une césure ne peut pas survenir avant la première voyelle d'un mot.
Si vous observez ces règles simples, votre document aura toutes les chances d'être bien présenté (au moins en ce qui concerne les coupures des mots). Sachez aussi que la plupart des logiciels qui proposent la césure automatique utilisent des algorithmes basés sur ces règles. Un logiciel ne fait jamais que ce qu'un humain lui a appris...
Exceptions de césure
Dans de nombreux cas, le césure est interdite. Ainsi, vous ne devez jamais "diviser"...
un nom propre,
avant ou après une apostrophe,
après le t sonore d'un verbe,
les sigles et les abréviations,
les nombres exprimés en chiffres,
les symboles et les formules chimiques.
Si l'un ou l'autre de ces cas se présente dans votre document, il vous sera nécessaire de modifier le texte, afin de déplacer la position de la césure... La structure de la langue française est assez souple pour vous permettre de toujours trouver une solution à votre problème, aussi particulier soit-il.
Autre exception, tout aussi rigoureuse que la précédente, mais plus difficile à mettre en œuvre : on ne devrait jamais couper un mot lors de passage d'une colonne à une autre, et encore moins d'une page à la suivante. On ne devrait jamais... mais on le fait pourtant de temps en temps. Il n'est pas toujours facile d'obliger un logiciel à faire exactement ce que vous voulez.
Coupures des phrases
La coupure entre les mots est tout aussi importante que la coupure des mots eux-mêmes. On fera en sorte de ne jamais séparer...
un nombre exprimé en chiffre du mot qui l'accompagne,
l'appel de note du mot qui le précède,
la ponctuation du mot qui la précède,
le symbole % du nombre qui le précède,
l'abréviation etc. du mot qui la précède.
Attention, cette liste n'est pas limitative. Dans de nombreux cas, vous appercevrez que le saut dez ligne provoqué par votre logiciel de traitement de texte introduit une séparation à un endroit où elle a un effet néfaste sur le lecteur. A vous de vérifier, et éventuellement de mofifier voytr trctr...
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Dernière mise à jour le 03/02/99 par Didier VIRION